L’Intelligence Artificielle

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IA par-ci, IA par là… On en parle beaucoup…

Mon dernier métier consistant à former des enseignants et futurs enseignants aux outils numériques, je continue à m’y intéresser, même en retraite…

Comme tout outil, tout dépend de l’usage qu’on en fait.

Pour ma part je vois deux faces à l’IA et à ses usages :

  • « blanche » : usages intelligents et utiles aux humains, le faisant grandir, le soignant…
  • « noire » : les usages qui risquent de réduire l’humain ou de le remplacer, qui l’encombrent, qui pillent les créations humaines…

Donc, oui à l’IA :

  • qui aide au diagnostic médical
  • qui aide et seconde l’humain dans certaines tâches répétitives ou qui prendraient trop de temps à réaliser avec nos seuls moyens humains (au service de l’humain, sans le remplacer)
  • qui nous permet d’élargir nos connaissances (un exemple ci-dessous)

Non à l’IA :

  • qui permet à n’importe qui de créer des images, de la musique, du texte, sans aucun talent, sans aucun savoir-faire : IA générative (des exemples ci-dessous).
  • qui envahit les réseaux sociaux avec des images ou vidéos artificielles : fabrication de fausses nouvelles (fake news), pages Facebook de « brouteurs » : on publie une « jolie » image, les naïfs s’extasient dans leur commentaire et signalent ainsi leur naïveté à des arnaqueurs qui vont tenter de les contacter pour les arnaquer si possible (voir cet autre page sur ce blog)
  • qui pour cela pille sans vergogne et sans contre-partie tout ce qui est publié sur le Net : les bases de données qui sont derrière les outils d’IA sont alimentées par tout de qui est publié en ligne, sans aucun respect des droits de propriété intellectuelle.
  • qui nous surveille (reconnaissance faciale, vidéo-surveillance), traque et compile toutes les traces que nous laissons sur le Net : les big data. Encore que là aussi cela dépend de l’usage qui en est fait : les big data sont une source utilisées par la science et les chercheurs…

Usage intelligent de l’IA

Un usage intelligent et accessible à tout le monde gratuitement : enrichir ses connaissances en posant des questions à un outil qui nous répond par du texte.

Vous avez sans doute entendu parler de ChatGPT. Je vous recommande plutôt « Le Chat » de Mistral AI : parce que c’est un outil créé par des français. Pour un outil qui fonctionne avec du texte, la langue me semble importante. Et aussi parce qu’un tel outil n’est pas neutre : je préfère utiliser un outil de connaissance de « culture » française plutôt qu’un outil de culture anglo-saxonne.

C’est un outil récent, que je me suis empressé de tester, dans un domaine qui m’occupe en ce moment : la gravure artistique. J’ai posé au Chat une question sur les différentes techniques de gravure, puis d’autres questions sur les techniques que je connaissais moins bien. Et le résultat m’a soufflé : en réponse des textes précis, détaillés et que j’ai pu juger justes en les comparant avec d’autres sources.

Pour voir ce que cela donne, télécharger ce document.

Vous me direz qu’on peut pour cela utiliser Wikipedia, qui est un bel outil non IA. Mais l’avantage du Chat, c’est son aspect « conversationnel » : on lui pose une question, il répond par un texte. On peut affiner la question, enchainer sur une autre, tout en restant sur la même page web. On peut garder trace de sa recherche (à condition de créer un compte, gratuit), copier-coller les réponses.

Un usage qui m’énerve…

En tant qu’artiste amateur, je peste contre les images générées par IA.

Pour moi créer une image, avec des outils traditionnels, voire un ordinateur ou une tablette graphique, cela nécessite un sens artistique et esthétique, un savoir-faire et des habiletés, que l’on acquiert en y consacrant du temps, de l’énergie, en échouant, en se corrigeant, en persévérant… Toutes valeurs qui me semblent importantes chez les humains.

Et bien figurez-vous que pour créer une image pour une publication numérique ou imprimée, tous ces talents et habiletés ne sont plus nécessaires : il suffit de taper quelques mots et l’IA vous propose des images, plus ou moins bonnes, mais certaines pas mal du tout, y compris avec les outils gratuits.

Deux exemples :

Ceci n’est PAS une aquarelle

Une « aquarelle » générée par « Firefly », l’outil d’IA générative d’Adobe (accès gratuit aux possesseurs d’un abonnement aux produits Adobe). J’ai demandé une « aquarelle d’un sous-bois fleuri ». Je l’ai montré sur écran à des collègues artistes, qui m’ont félicité pour mon oeuvre, avant que je leur explique ce qu’il en était !

Ceci n’est PAS un dessin à la plume NI une gravure

« Le Chat » permet également de générer des images. Ici j’ai demandé un « paysage de campagne style gravure monochrome pointe sèche ».

Les artistes illustrateurs ont du souci à se faire ; je crains que de plus en plus la presse, l’industrie du livre aient recours à ces outils : pas de rémunération, pas de droits d’auteur, multiples essais possibles avant adoption… Heureusement, en dehors de l’impression ou de l’usage numérique, il restera aux artistes le privilège de la matière, de la texture : le papier, la toile, la touche du pinceau…

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